Crise économique, relations avec la France et la jeunesse algérienne. Abdelaziz Bouteflika a profité de la célébration de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse pour lancer des messages et répondre à des critiques.
Le chef de l'Etat commence par nier toute sa responsabilité et celle de ses gouvernements respectifs dans la crise économique qui frappe le pays. «Notre pays est confronté aujourd'hui aux aléas sévères de la chute des prix des hydrocarbures, une ressource qui pèse encore fortement sur notre économie et notre développement, comme c' est le cas d'ailleurs dans d'autres pays producteurs de cette matière première», a écrit le chef de l'Etat dans sa missive.
Le président de la République va jusqu'à refuser d'endosser toute responsabilité dans la crise politique que vit le pays. «Ce choc n'est pas la conséquence de failles dans notre démarche interne», a-t-il écrit. Bien au contraire, précise le chef de l'Etat, «ce sont les décisions nationales prudentes que nous avons prises il y a quelques années, notamment un important remboursement anticipé de la dette extérieure» qui ont aidé le pays à ne pas être touché par la crise.
«Dans la même démarche, nous avons décidé de cesser tout recours aux crédits extérieurs, et en gérant avec prudence nos réserves de change, ce qui nous permet aujourd'hui de faire face à la crise financière et d'engager souverainement les correctifs que celle-ci requiert, en tenant compte de nos réalités propres et dans la fidélité à nos options sociales fondamentales», ajoute Abdelaziz Bouteflika. «La crise économique et financière n'est guère l'apanage d'un pays particulier, notamment dans l'économie mondiale globalisée. C'est la réponse à cette crise qui varie d'un pays à l'autre, selon le degré de mobilisation et de consensus interne mis en place et, en cela, notre pays est en droit d'envisager avec sérénité et espérance le dépassement de la crise financière actuelle», ajoutera-t-il.
A ceux qui se posent la question sur la destination de l'argent récolté de la vente des hydrocarbures, Abdelaziz Bouteflika a tenté de répondre par les «réalisations» de ses quatre mandats. Visiblement affecté par les écrits de la presse concernant la possibilité de voir le pays entrer en difficulté lors des prochaines années, le chef de l'Etat dit espérer que les problèmes se règlent dans «la sérénité». «L'Algérie est en droit d'envisager, avec sérénité et espérance, le dépassement de la crise financière actuelle», écrit-il.
Contrairement à ses autres adresses de ces derniers temps, Abdelaziz Bouteflika a, en guise de réponse aux pieds noirs qui réclament la récupération de leurs biens en Algérie, déclaré que «(…) l'Algérie a pris des mesures légitimes en vue d'intégrer au domaine de l'Etat les biens individuels et collectifs demeurés vacants au lendemain de l'indépendance». Un message adressé aux autorités françaises pour évoquer une réciprocité ? «Cette démarche a une relation avec ce que fit le colonisateur, au cours des années 1940 du siècle dernier, des biens des populations de notre pays, elle a induit une mesure irréversible qui fait désormais partie intégrante de notre législation contemporaine», lit-on encore.
No comments:
Post a Comment