Sunday, 14 August 2016

L'APC de tous les péchés

Les services de la police judiciaire ont auditionné, sur instruction du procureur général, les auteurs de malversations, dont nombre d'élus, avant d'établir des procès-verbaux liés aux infractions commises par ces derniers.
Entre-temps, quatre élus du mandat précédent, quatre membres du service technique ainsi que deux entrepreneurs sont traduits en justice pour «constitution de bande de malfaiteurs», «détournement de deniers publics», «facturation de travaux fictifs», «faux et usage de faux documents administratifs», alors que d'autres élus du mandat actuel et employés, éclaboussés par des dérives commises dans l'exercice de leur fonction, ont été suspendus par le wali d'Alger.

La clameur publique dans cette commune et certains élus «propres» au sein de l'APC, dont Mme Ali Djamila Vve Mecili (élue FFS) n'ont de cesse de dénoncer à qui veut les entendre la concussion qui avilit cette collectivité territoriale de base de l'Etat. Comment ne pas s'élever contre le détournement et la rapine de la subvention allouée en 2014, par la wilaya, relative à l'achat de 2000 trousseaux scolaires destinés aux enfants nécessiteux ?

Comment ne pas s'indigner contre la transaction frauduleuse des voûtes du lieudit l'Arapède, dont le myciculteur (cultivateur de champignons de couche) a procédé au versement de 300 millions de centimes «sans que la trésorerie communale soit destinataire d'un quelconque document attestant le paiement de la location» (voir El Watan du 5 juin 2014) ? Où ont atterri ces fonds censés être enregistrés au niveau du service finances de la commune, s'interrogent quelques élus au fait de l'opération interlope. Les indélicats les ont-ils détournés à des fins personnelles ? C'est le moins qu'on puisse dire, a fortiori lorsque le cadre d'expression de la démocratie locale et la transparence semblent absents.

Certains élus sont allés plus loin et sont accusés du détournement d'une autre subvention allouée par la wilaya, pour la période 2009-2013. Ainsi, en cinq ans, 15 millions de dinars ont été affectés par la wilaya à la commune pour le nettoiement des plages, mais l'Observatoire national de lutte contre la corruption, en charge de ce dossier, mène son enquête en planchant sur le sort de cette opération. Autrement dit, l'administration communale est-elle en possession de preuves suffisantes pour prouver, documents à l'appui, le service réalisé au moment où la réalité des sites balnéaires nous édifie avec leur décor des plus repoussants ? Et comment interpréter la transaction relative à un bien domanial de 10 000 m2, sis du côté du Petit-Séminaire, appartenant initialement à l'archevêché, qui a fait l'objet d'une tentative de détournement par des prévaricateurs pour leurs fins personnelles afin d'y ériger des villas ? Selon des sources bien informées, l'archevêché a fait donation de la propriété au département de l'éducation, mais il a été révélé que des mains «expertes» ont confectionné de faux documents au niveau de la conservation pour s'approprier le bien immeuble, dont l'acte de propriété a été établi par un notaire, oncle maternel de l'ex-chef de cabinet du président d'APC…

Une énième affaire est liée à la tentative de corruption et demande de pot-de-vin pour le renouvellement du bail du stade Omar Hamadi. Heureusement que le coup n'a pas marché cette fois et le marchandage a foiré pour les élus, qui se sont fait épingler par leur sordide et basse manœuvre consignée dans un CD, lors d'une plénière, et dont une copie nous a été adressée.

Enfin, une autre affaire – et non l'ultime – qui a fait couler beaucoup d'encre : lors de la dernière opération de relogement, la liste des bénéficiaires du logement social affectés dans les sites de Ouled Mendil et Chaibia a été remise en cause, car elle a été échafaudée selon le bon vouloir du prince, apprend-on.

Ce qui n'a pas manqué de susciter la grogne des demandeurs évincés, lesquels ont décrié avec force la magouille des auteurs qui ont favorisé certains dont les dossiers n'ouvrent pas droit au logement social. Une situation qui a fait réagir, in fine, le premier magistrat de la wilaya.

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